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Le chanvre: les agriculteurs du Sud Ouest mise sur l’avenir

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Table des matières

La filière agricole du chanvre se développe partout dans le pays. 

Mais pourquoi ? Quels sont les avantages de cette plante? Entre le Pays Basque et la Nouvelle aquitaine, certains sont persuadé que le chanvre est notre avenir.

Le Pays Basque possède un climat idéal pour la culture de chanvre

Emmanuel Ithurbide et ses deux associés, exploitentt une ferme familiale à Uhart-Mixe (Pyrénées-Atlantiques), et se consacrent depuis deux ans à la culture du chanvre. Cette variété de cannabis, entièrement légale, est reconnue pour ne pas produire d’effets psychotropes.

Sur une superficie de trois hectares, plus de 18 000 pieds de chanvre prospèrent avec succès. La culture s’est parfaitement adaptée, marquant ainsi le développement prometteur de cette nouvelle filière agricole dans la région.

L’idée de développer une culture locale de chanvre a germé à la suite d’un voyage en Afrique, inspirant le désir de créer des produits naturels axés sur la phytothérapie.

Le climat chaud et humide du Pays basque offre des conditions idéales pour la croissance de cette plante, encore sous-valorisée dans la région du Sud-ouest, même si des enseignes comme Trop’s CBD font évoluer les choses.

Emmanuel Ithurbide, cultivateur, souligne les avantages du chanvre en tant que « super plante agricole » qui capture efficacement le carbone, nécessite peu d’intrants et peu d’eau. Il met en lumière l’intérêt croissant pour cette plante, notamment en raison des événements actuels, et exprime sa confiance quant à de bons rendements malgré les défis tels que la sécheresse.

Le Chanvre: un produit naturel aux milles vertues

La récolte, qui a lieu mi-septembre, se concentre principalement sur les fleurs de chaque plant, celles-ci étant d’un intérêt particulier pour les cultivateurs. C’est cette partie que l’on utilise pour créer différent produit tel que les fleurs, les résines, ou encore l’huile de CBD

Emmanuel Ithurbide explique : « Les fleurs concentrent des principes actifs, élaborés pour se défendre contre des nuisibles et dégageant des odeurs assez fortes, perceptibles lors de la consommation de cannabis. Cependant, pour le corps humain, la consommation de ces principes actifs représente plutôt une forme de défense. »

Les fleurs subissent ensuite un processus de séchage d’environ 10 jours. À partir de la molécule qu’elles contiennent, le cannabidiol, est produite de l’huile de CBD. Bien que cette substance ait été entourée de flou juridique récemment, elle est désormais légalement autorisée à la vente et offre de nombreux bienfaits.

Aurélien Gardel, cultivateur associé, énumère certains de ces bienfaits : « L’huile permet d’apaiser les douleurs, de lutter contre le stress, de favoriser le sommeil. »

En Nouvelle Aquitaine aussi le chanvre se développe

Il y a déjà cinq départements de Nouvelle-Aquitaine qui ont déjà adopté la culture du chanvre. À l’instar de la Gironde, des Landes, des Deux-Sèvres, de la Charente et de la Charente-Maritime, ce sera bientôt le tour de la Dordogne de s’y mettre.

Une réunion d’information s’est tenue le jeudi 21 septembre 2023 à Siorac-en-Ribérac pour encourager les agriculteurs à s’engager dans cette nouvelle culture. Des élus périgourdins et des agriculteurs ont eu l’occasion de découvrir et déguster le chanvre sous différentes formes, que ce soit en sablés, en brownies, en tapenade, en purée, tout en apprenant davantage sur sa culture et ses perspectives.

En effet, cette plante offre des débouchés variés, pouvant être utilisée dans l’alimentation, les boissons, les cosmétiques, l’isolation, la construction, le textile, et bien entendu, dans le domaine du « bien-être« .

Le chanvre offre de nombreux avantages

La culture du chanvre, autrefois emblématique de la région, connaît aujourd’hui une résurgence, comme l’explique Virginie Thomas, chargée de mission à la Région Nouvelle-Aquitaine pour les filières construction durable. Historiquement utilisée pour les voiles et les cordages des Corderies de Rochefort, cette plante avait été oubliée avec l’avènement du pétrole et du plastique. Cependant, elle retrouve aujourd’hui son essor en raison de ses nombreux avantages environnementaux et économiques.

Le chanvre nécessite très peu d’eau, à l’exception des semis en avril, et ne demande aucun intrant (élément entrant dans un processus de production), ce qui en fait une culture respectueuse de l’environnement. Ses opportunités de développement de filière sont considérables, avec des applications diverses. Dans le domaine de la construction, le béton de chanvre se distingue comme un matériau extrêmement intéressant, offrant un confort thermique en été et une utilisation énergétique efficiente en hiver.

Par ailleurs, le chanvre permet la production de graines riches en protéines et en bienfaits pour la santé, notamment grâce à son huile. En outre, il est utilisé dans la fabrication de tissus. Ainsi, le chanvre se positionne comme une plante polyvalente, dotée de nombreuses qualités et débouchés économiques.

Chanvre = or vert ? Pas si sûr.

Samy Beau, agriculteur de Vanxains, spécialisé dans les céréales et l’élevage de poulets label rouge, envisage de se lancer dans la culture du chanvre, une perspective qui l’enthousiasme : « Pourquoi pas, il faut être assez ouvert d’esprit et voir ce que cette culture peut nous apporter« , déclare-t-il. Il considère le chanvre comme une culture presque magique d’après ce qu’il a entendu, une opportunité de diversification dans son assolement et de nouveaux revenus.

Cependant, cet enthousiasme est nuancé par Nicolas Scheidre, un agriculteur de Moulin-Neuf près de Montpon-Ménestérol, qui produit déjà du chanvre. Il met en garde contre l’idée que le chanvre est une sorte d' »or vert ». Il souligne les défis tels que la sensibilité de la plante au botrytis et les ravageurs comme les chenilles. Il rappelle que l’agriculture du chanvre n’est pas une entreprise garantie de richesse et que cela nécessite une gestion attentive.

Malgré ces avertissements, les agriculteurs intéressés ne seront pas livrés à eux-mêmes. Virginie Thomas, chargée de mission à la Région Nouvelle-Aquitaine pour les filières construction durable, assure que la démarche sera accompagnée par le territoire. Les agriculteurs recevront des informations, une formation, des semences pour les semis, et bénéficieront d’un accompagnement pour la transformation et la récolte. Ainsi, de nouveaux champs de chanvre pourraient émerger aux côtés du maïs, du tournesol et du blé dans les années à venir en Périgord.

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