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Tout savoir sur le système endocannabinoïde

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Table des matières

L’histoire fascinante du cannabis et sa découverte scientifique s’étend sur des millénaires, révélant son importance à travers diverses cultures pour ses usages thérapeutiques, spirituels, et récréatifs. Les mystères de ses effets sur le corps humain sont restés non élucidés jusqu’à des percées majeures au XXe siècle.

Les recherches pionnières menées par le Dr Raphael Mechoulam en Israël, financées par les National Institutes of Health américains, ont marqué le début d’une nouvelle ère de compréhension. Bien que le cannabidiol (CBD) ait été isolé dès 1940, c’est l’isolement du tétrahydrocannabinol (THC) par Mechoulam en 1964 qui a ouvert la voie à l’étude de l’interaction entre ces phytocannabinoïdes et l’organisme humain.

La découverte cruciale des récepteurs cannabinoïdes dans les années 1980 a finalement levé le voile sur le fonctionnement de ces molécules au sein de notre corps, posant les bases de notre compréhension actuelle du système endocannabinoïde et son rôle central dans le maintien de notre équilibre physiologique.

Le système endocannabinoïde c'est quoi ?

Le système endocannabinoïde est un réseau complexe essentiel à l’harmonie du corps. Le SEC est un acteur crucial dans la régulation de notre bien-être et se compose de récepteurs cannabinoïdes spécifiques et d’endocannabinoïdes, des molécules signalétiques naturelles.

  • Les récepteurs cannabinoïdes : le portails de la communication cellulaire

    Ces récepteurs agissent comme des verrous, ouvrant la porte à divers processus physiologiques lorsqu’ils sont activés par les endocannabinoïdes. On distingue principalement deux types :

    • CB1 : Ces récepteurs sont principalement dispersés à travers le système nerveux central et périphérique, marquant leur présence dans le cerveau (notamment dans des régions clés comme le cortex cérébral, l’hippocampe et l’amygdale), la moelle épinière, ainsi que dans divers tissus et organes tels que le cœur, les poumons, le système digestif, et bien d’autres encore.

    • CB2 : Localisés en grande partie dans le système immunitaire, ces récepteurs jouent un rôle prépondérant dans la gestion de la réponse immunitaire, tout en se trouvant également dans le cerveau et d’autres parties du système nerveux, le foie et le placenta.

  • Endocannabinoïdes : les messagers chimiques naturels

    Ces molécules, dérivées d’acides gras polyinsaturés, agissent comme des clés qui activent les récepteurs cannabinoïdes. Parmi eux, l’anandamide et le 2-AG se démarquent par leur prévalence et leur importance :

    • L’anandamide (A.E.A.) : Découvert en 1990, cet endocannabinoïde a la particularité de se lier préférentiellement aux récepteurs CB1, jouant ainsi un rôle vital dans de nombreuses fonctions, notamment la régulation de l’humeur et la sensation de douleur.

    • 2-AG : Identifié peu après l’anandamide, ce messager chimique interagit avec les récepteurs CB1 et CB2, se trouvant en concentrations plus élevées dans le corps et contribuant à l’équilibre de nombreux processus physiologiques.

Cet aperçu met en lumière le rôle fondamental du système endocannabinoïde dans le maintien de l’équilibre corporel et le bien-être général, reflétant son importance transcendantale dans notre santé.

Au-delà des endocannabinoïdes principaux, notre système endocannabinoïde compte aussi cinq autres acteurs moins connus mais tout aussi fascinants : l’éther de noladine, la virodhamine, le N-arachidonyldopamine (NADA), le H.E.A., et la NADE. Bien que présents en quantités minimes en raison de leur brève existence post-synthèse, ces molécules jouent des rôles non négligeables dans notre bien-être.

  • La diversité et le rôle des endocannabinoïdes supplémentaires

    Ces molécules, bien qu’éphémères, élargissent la portée de l’influence du système endocannabinoïde en interagissant avec divers récepteurs au-delà des CB1 et CB2. Parmi ces interactions, la liaison avec les récepteurs aux opioïdes, notamment les récepteurs µ (Mu), est particulièrement notable. Cette interaction souligne la capacité des endocannabinoïdes à moduler des aspects essentiels de notre expérience humaine, tels que la douleur, le stress et les émotions.

  • Un pont entre endo et phyto-cannabinoïdes

    La ressemblance frappante entre les endocannabinoïdes et les cannabinoïdes de la plante de cannabis (phytocannabinoïdes), comme le CBD et le THC, révèle une connexion fascinante entre le monde naturel et notre biologie interne. Tandis que les endocannabinoïdes sont synthétisés par notre corps, marquant leur caractère endogène, les phytocannabinoïdes sont produits par la plante de cannabis, illustrant la richesse et la complexité des interactions entre notre organisme et son environnement.

Cette exploration des endocannabinoïdes supplémentaires enrichit notre compréhension du système endocannabinoïde, mettant en lumière sa complexité et son importance fondamentale dans le maintien de notre équilibre et bien-être.

Décryptage de l'action des phytocannabinoïdes sur les messages nerveux : vers une homéostasie optimisée

Pour dévoiler l’impact du cannabis sur la modulation des messages nerveux et son rôle crucial dans le maintien de l’homéostasie corporelle, il est essentiel de se pencher sur les interactions neuronales, en particulier lors de l’absorption de phytocannabinoïdes.

Chaque mouvement, qu’il soit le résultat d’une décision consciente comme lever un bras, ou d’un processus automatique tel que le battement du cœur, est initié par un signal nerveux émis depuis le cerveau en direction des tissus ou organes impliqués.

Ce signal prend la forme d’un influx électrique qui voyage de neurone en neurone. Un neurone typique se compose de dendrites (prolongements recevant les signaux), d’un corps cellulaire abritant un noyau, et se termine par un axone par lequel l’influx nerveux est transmis. Cet influx se déplace depuis les extrémités des dendrites jusqu’à l’extrémité de l’axone.

La connexion entre deux neurones est établie via une synapse, une zone de contact fonctionnel entre l’axone d’un neurone présynaptique et les dendrites d’un neurone postsynaptique. La fente synaptique désigne l’espace séparant ces deux neurones, cruciale pour la transmission des signaux.

Schéma légendé de la forme d'un neurone

La transmission des messages nerveux, un processus essentiel à notre fonctionnement, repose sur l’activité coordonnée de molécules spécifiques appelées neurotransmetteurs. Ces messagers chimiques, sécrétés et accumulés au sein des neurones, sont libérés dans la fente synaptique en réponse à des stimuli précis. Parmi ces neurotransmetteurs, certains, tels que la dopamine, l’adrénaline, et l’acétylcholine (1), sont largement reconnus pour leurs rôles fondamentaux dans la régulation de nos réactions physiologiques et émotionnelles.

Les endocannabinoïdes, intervenants clés du système endocannabinoïde, exercent une influence significative sur la libération de ces neurotransmetteurs. En modulant leur sécrétion, ils jouent un rôle crucial dans l’équilibre et la régulation de nombreuses fonctions corporelles, soulignant l’interaction complexe et vitale entre les composants de notre système nerveux et le système endocannabinoïde.

L’interaction entre les principes actifs de la plante de cannabis et le système endocannabinoïde est complexe et variée, notamment avec le tétrahydrocannabinol (THC), qui agit en tant qu’agoniste partiel sur les récepteurs CB1 et CB2, démontrant sa capacité à les activer directement.

Lors de la consommation de cannabis, le THC pénètre dans l’organisme et subit un processus de métabolisation influencé par la méthode d’administration. Il se lie ensuite aux protéines plasmatiques dans le sang, pour être distribué à travers les organes et tissus vascularisés tels que le cœur, le foie et les cellules adipeuses. Seulement une fraction minime, environ 1%, parvient jusqu’au cerveau, où elle traverse la barrière hémato-encéphalique pour se lier aux récepteurs CB1 sur les neurones cérébraux.

Cette liaison du THC aux CB1 sur le neurone présynaptique déclenche la libération de neurotransmetteurs dans la fente synaptique, qui se fixent ensuite à leurs récepteurs spécifiques sur la membrane du neurone postsynaptique. C’est à ce stade que les endocannabinoïdes, initialement stockés sur cette même membrane, sont libérés dans la fente synaptique. Ils remontent vers le neurone présynaptique pour se fixer à leurs récepteurs, créant ainsi un cycle de modulation.

Ce mécanisme d'”aller-retours” entre les endocannabinoïdes et les neurotransmetteurs dans la fente synaptique joue un rôle essentiel dans la modulation du message nerveux, formant une boucle de régulation qui influe sur diverses fonctions physiologiques et états psychologiques.

Le système endocannabinoïde : le gardien de l'équilibre vital dans l'organisme

Tous les mammifères, oiseaux, et une multitude d’autres espèces disposent d’un système endocannabinoïde (SEC), un mécanisme vital pour le bon fonctionnement de l’organisme. À l’instar du système endocrinien, le gardien de notre santé, le SEC joue le rôle crucial de régulateur interne, maintenant l’équilibre du corps face aux changements externes, un processus connu sous le nom d’homéostasie.

Ce réseau sophistiqué de mécanismes régulatoires influe sur des aspects fondamentaux de notre existence, tels que la prise de décision, la cognition, les émotions, l’apprentissage, la mémoire, le contrôle des mouvements, la perception sensorielle, ainsi que la gestion de l’anxiété, du stress, de la douleur, et bien plus encore. Il régule également des fonctions vitales comme l’appétit, le métabolisme, les cycles de sommeil, la réponse immunitaire, et joue un rôle dans le développement neural et la santé cardiovasculaire.

Malgré une structure globalement similaire d’une personne à l’autre, le fonctionnement du système endocannabinoïde peut varier significativement, entraînant des différences dans les niveaux d’endocannabinoïdes et l’activation des récepteurs cannabinoïdes. Cette sollicitation intense peut parfois mener à une saturation des récepteurs, réduisant leur capacité à moduler efficacement les messages nerveux. Cela explique pourquoi deux personnes peuvent expérimenter des effets distincts suite à la même consommation de cannabis, malgré des similitudes physiques apparentes. Cette variabilité individuelle souligne l’importance de comprendre le SEC pour optimiser notre bien-être.

L'impact du CBD sur le système endocannabinoïde

Le Cannabidiol (CBD), bien que largement étudié, garde encore une part de mystère quant à son fonctionnement au sein du système endocannabinoïde. Métabolisé par le foie en 7-hydroxy-cannabidiol, le CBD se distingue des autres phytocannabinoïdes par sa capacité à influencer indirectement les récepteurs CB1 et CB2, enrichissant ainsi la concentration en endocannabinoïdes, notamment l’anandamide.

Le CBD joue un rôle clé dans la régulation de la FAAH, une enzyme cruciale dans la dégradation des endocannabinoïdes. En inhibant la synthèse de la FAAH, le CBD augmente la disponibilité des endocannabinoïdes, renforçant ainsi leur présence et leur action au sein de l’organisme. De plus, agissant comme un antagoniste du THC, le CBD modère les effets psychoactifs, anxiogènes ou sédatifs associés au THC, démontrant sa capacité à équilibrer les interactions au sein du système endocannabinoïde.

Le rôle du système endocannabinoïde dans le maintien de l’homéostasie et le bon fonctionnement de l’organisme est indéniable. Il intervient dans des fonctions vitales, contribuant à l’équilibre global du corps. L’apport de CBD, en tant que phytocannabinoïde, optimise et potentialise le fonctionnement de ce système, offrant une piste prometteuse pour le soutien de la santé et du bien-être.

Avec les avancées continues en recherche, les propriétés thérapeutiques du cannabis et son influence bénéfique sur le système endocannabinoïde sont de plus en plus reconnues. Les études en cours et futures promettent de révéler encore d’autres composants actifs du cannabis, ouvrant la voie à de nouvelles découvertes sur ses effets sur la santé humaine. La science du cannabis et de ses impacts sur notre corps continue de fasciner et d’offrir de nouvelles perspectives de bien-être.

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