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L’Allemagne légalise le cannabis. Bientôt la France ?
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Depuis le premier avril (et ce n’est pas une blague), l’Allemagne a légalisé la consommation de cannabis pour les adultes, une révolution qui génère à la fois grand intérêt et inquiétudes. Cette réforme marque un contraste notable avec la politique française. À Berlin, dès le coup de minuit le lundi de Pâques, près de 1 500 personnes ont célébré cet événement historique sous la célèbre porte de Brandebourg, soulignant le début d’une nouvelle ère pour le cannabis en Allemagne.
L'allemagne légalise le cannabis après un vote controversé
Ce n’est pas un poisson d’avril !
Lundi 1er avril a marqué un tournant en Allemagne avec la mise en œuvre de la légalisation partielle du cannabis à usage récréatif, une initiative phare mais controversée du gouvernement d’Olaf Scholz. Le Bundestag a voté la loi le 23 février, avec une majorité de 407 voix pour contre 226, positionnant ainsi l’Allemagne comme l’un des pays européens aux réglementations les plus progressistes en matière de cannabis, suivant les exemples de Malte et du Luxembourg en 2021 et 2023.
La nouvelle réglementation, toutefois, n’ouvre pas la porte à une liberté totale. Dès le 1er avril 2024, elle permet aux adultes de 18 ans et plus d’acheter, de consommer et de cultiver jusqu’à trois plants de cannabis à des fins personnelles. De plus, à partir de juillet, l’Allemagne prévoit l’introduction des Cannabis Clubs, où jusqu’à 500 membres pourront partager la production du club. Ces clubs, cependant, seront régis par des règles strictes : la consommation sur les lieux est interdite, chaque membre ne peut s’affilier qu’à un seul club, et seuls les résidents allemands sont éligibles pour en devenir membres.
Règles de la légalisation du Cannabis en Allemagne: Ce qu'il faut savoir
La législation allemande entame sa réforme sur le cannabis en autorisant les adultes à posséder jusqu’à 25 grammes de cannabis séché en public et à cultiver à domicile un maximum de trois plants, avec une limite de stockage de 50 grammes. Pour mettre en perspective, avec un joint standard contenant environ 0,3 gramme, 25 grammes équivalent à près de 80 joints.
Cependant, l’usage de cannabis reste strictement encadré pour respecter l’ordre public et la sécurité. Il est interdit de consommer du cannabis à moins de 100 mètres des établissements scolaires, des crèches, des aires de jeux, et des installations sportives publiques. De plus, les zones piétonnes imposent une interdiction totale de consommation entre 7 heures et 20 heures, restreignant ainsi l’usage dans les espaces publics fréquemment visités durant la journée.
A partir du 1er juillet, les Cannabis Clubs en Allemagne auront la possibilité de fournir jusqu’à 50 grammes de cannabis par mois à chaque membre. Pour les adultes de moins de 21 ans, cette quantité est réduite à 30 grammes, avec une spécification que le produit ne doit pas contenir plus de 10 % de THC, le composant psychotrope du cannabis. En outre, l’inscription simultanée à plusieurs clubs est interdite pour empêcher l’accumulation et l’abus. De plus, ces clubs n’autoriseront pas la réunion des membres pour consommer du cannabis au sein de leurs locaux, renforçant la réglementation sur l’usage contrôlé.
C'est quoi la suite pour la légalisation du cannabis en Allemagne
L’Allemagne, avec sa nouvelle législation sur le cannabis, n’a pas encore instauré de marché commercial pour le cannabis récréatif, mais ouvre grand les portes au secteur du cannabis médical. Les changements législatifs vont permettre aux médecins de prescrire du cannabis sans nécessiter une ordonnance spéciale pour stupéfiants, facilitant ainsi l’accès des patients à ces traitements.
Dirk Heitepriem, directeur des affaires extérieures chez Aurora Europe, a salué cette évolution comme une ‘avancée significative pour l’accès des patients au cannabis médical’ et un pas vers une ‘approche libérale nécessaire’. Il a souligné l’amélioration de l’accès au cannabis médical de qualité, affirmant que cela renforce l’engagement de l’industrie à promouvoir la sensibilisation des patients et un accès élargi.
En plus de ces réformes, l’Allemagne envisage de développer un ‘deuxième pilier‘ de légalisation axé sur des projets pilotes régionaux intégrant des chaînes d’approvisionnement commerciales. Cependant, la mise en œuvre de ce plan avant les élections d’octobre 2025 reste incertaine, dépendant des ressources politiques et temporelles disponibles du gouvernement actuel.
Mais attention, car Friedrich Merz, actuellement en tête des sondages et dirigeant de la CDU, a signalé que son parti, s’il gagne les élections de 2025, prévoit d’abroger “sans délai” la législation actuelle sur le cannabis.
Tout peut donc basculer pour la légalisation du cannabis en Allemagne.
Bientôt du cannabis légal en France ?
Heuuu! Non. On ne va pas se mentir. Ce n’est pas pour demain.
Les Français restent exclus de la légalisation du cannabis en Allemagne, qui entre en vigueur le 1er avril. Malgré sa récente légalisation, alignée avec le Luxembourg et Malte, l’Allemagne a établi des lois strictes limitant l’usage du cannabis à ses citoyens, excluant les étrangers. Pour avoir le droit de détenir jusqu’à 25g de cannabis en public et de cultiver trois plants chez soi, il faut être un résident allemand de plus de 18 ans avec au moins six mois de résidence en Allemagne.
Le Centre européen de la consommation précise que les résidents français proches de la frontière, ainsi que les visiteurs en Allemagne pour études ou tourisme, n’ont pas le droit de posséder, cultiver, ou consommer du cannabis. Cette règle s’applique également aux Allemands résidant en France.
En outre, l’accès aux futurs clubs de cannabis, prévus dès le 1er juillet, sera interdit aux non-résidents. Ces clubs, des entités à but non lucratif surveillées par les autorités, permettront à leurs membres de se procurer, cultiver et partager du cannabis en quantité réglementée.
Les étrangers qui contreviennent à ces règles s’exposent à de sévères conséquences légales, avec des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison pour possession illégale de drogue et au moins deux ans pour importation illégale de stupéfiants en Allemagne.
Il est formellement interdit aux résidents allemands de distribuer, gratuitement ou non, du cannabis aux Français. Actuellement, l’Allemagne n’a pas autorisé la vente commerciale de cannabis. Seuls les résidents de Kehl, près de la frontière et à environ six kilomètres de Strasbourg, vivant là depuis plus de six mois, ont le droit de consommer ou de cultiver du cannabis.
Les autorités françaises maintiennent une position stricte, sans exception pour la drogue issue d’Allemagne, dans un contexte où tant le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin que le président Emmanuel Macron visent à “rendre la vie impossible aux consommateurs“. Avec les opérations “places nettes” en augmentation, la lutte contre les trafics est intensifiée. En France, la détention et l’usage de stupéfiants peuvent entraîner une amende de 3 750 euros et une peine d’un an de prison. Depuis 2019, des amendes forfaitaires de 200 euros, consignées au casier judiciaire, sont imposables directement sur le terrain par les forces de l’ordre.
Conclusion
La légalisation partielle du cannabis en Allemagne représente une avancée notable pour les consommateurs, leur offrant enfin une alternative plus saine aux produits douteux des rues. Il est cependant cocasse de penser que ces mêmes consommateurs pourraient se retrouver à consommer du cannabis fourni par Pfizer – oui, l’ironie du destin si cela se confirmait! Bien sûr, une commercialisation complète serait encore plus bénéfique, mais n’allons pas trop vite en besogne (un article traitera de ce sujet bientôt).
Quant à la France, ah, la France! Trente ans d’une répression acharnée, d’interdictions en cascade et de poursuites judiciaires qui coûtent une fortune. Et le résultat est stupéfiant (jeu de mot😉), au sens le plus ironique du terme : un échec retentissant, un véritable succès de contre-performance ! C’est l’apothéose de l’hypocrisie à la française : vendre des cigarettes par cartons, récolter des milliards au passage, tout en diabolisant le cannabis au nom de la “santé publique”, laissant les consommateurs se tourner vers des substances d’origine plus que douteuse.
Le cannabis reste tabou, tandis que le tabac, lui, est en vente libre – allez comprendre cette logique. On pourrait presque imaginer une nouvelle campagne de santé publique : “Fumez des cigarettes, c’est légal! Mais attention, pas de cannabis, c’est pour votre bien !” Ah, et n’oublions pas le classique “Faites ce que je dis, pas ce que je fais”. A l’heure où la loi de contrôle anti-drogue passe dans les rues, il serait intéressant qu’elle passe aussi parmi notre gouvernement. Et encore, si c’est positif, ils/elles seraient capable de nous faire croire que c’est à cause de leur animal domestique (pour ceux qui ont la référence😅)
La France, avec son élégance caractéristique, excelle à cultiver ses paradoxes avec un panache incontestable.
